Spécialiste (dépassionné) du FN
Dominique Albertini a longtemps suivi le Front National (devenu Rassemblement National) à Libération où le sérieux de ses analyses et de son travail tranchait largement avec les militants qui se cachent derrière une « expertise » très orientée politiquement. À la rentrée 2022, il en devient responsable du service France.
Formation
Baccalauréat Scientifique en poche, Dominique Albertini fait ses études à l’Institut d’Études Politiques de Paris (Sciences Po) ou il décroche son master en 2010. Durant ses études, il se formera au droit, à l’économie mais également aux sciences sociales.
Parcours professionnel
2007
Dominique Albertini participe au travail social de l’association « Un Techo para Chile » (Un toit pour le Chili). Une association luttant contre la pauvreté au Chili, construisant des maisons, et mettant en place des programmes de réinsertion sociale. Dominique Albertini participe alors à la construction de maisons et donne des cours d’anglais.
2008
Il décroche un CDD au service communication de la compagnie COFACE (La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur). Dominique Albertini rédige alors des communiqués et articles pour le journal interne de la compagnie.
2009
Dominique Albertini effectue un stage au service Economie du journal 20 Minutes, il y rédige des articles. Cette même année, il sera également stagiaire à Rue89 (toujours au service Économie), mais également à l’AFP (au service politique cette fois-ci où il rédige les dépêches), et à l’Express (service Société où il rédige des articles pour le magazine et le site internet).
2010
Dominique Albertini est pigiste pour 24Ore, un organe de presse quotidien régional Corse. Il suit alors les affaires judiciaires. Il commentera notamment le procès des personnes ayant soutenues la cavale d’Yvan Colonna, militant indépendantiste corse condamné pour l’assassinat du préfet Claude Érignac, commis le 6 février 1998 à Ajaccio. Dominique Albertini suivra également le procès d’Antonio Ferrara, figure du grand banditisme français.
Cette même année, il pige pour le Journal Du Dimanche, et commence à écrire sur l’extrême-droite.
Dominique Albertini décroche un CDD pour la préparation des 4ème Assises internationales du Journalisme, le rendez-vous annuel des professionnels de l’information. Son rôle consistera alors à inviter les intervenants et organiser des conférences.
2011
Dominique Albertini rejoint le journal Libération, il s’occupe alors des sujets économiques pour le site internet du journal.
2013
Avec David Doucet (Les Inrocks), il écrit une Histoire du Front National (Tallandier). Un livre qui à l’inverse de tant d’autres ne relate pas la vie de Jean-Marie Le Pen mais retrace l’histoire du parti politique qu’il a fondé.
2014
Dominique Albertini est affecté à la rubrique traitant des sujets de l’extrême-droite et notamment du Front National pour Libération. Cette même année, il est au service Web du journal Libération.
Comme son confrère David Doucet, Dominique Albertini est l’un des rares journalistes à se rendre à la cérémonie annuelle des Bobards d’Or, cérémonie durant laquelle sont récompensés les journalistes les plus « malhonnêtes » avec différents prix. Il élargira ensuite son spectre politique à la droite classique.
2022
Lors de la primaire de LR pour l’élection présidentielle de 2022, il dévoile, dans une enquête de Libération, l’affaire des faux adhérents, électeurs décédés, fictifs, et même un chien, le fameux Douglas, qui a pu voter en faveur de Valérie Pécresse.
À la faveur d’une réorganisation, il devient responsable du service France à Libération à la rentrée 2022.
Publications
Histoire du Front national, éditions Tallandier, 2013.
En 2014, le livre est revu et augmenté à l’occasion d’une nouvelle impression.
Parcours militant
En 2014, le site pro-Mélenchon « Observatoire de la propagande et des inepties anti-Mélenchon » affirme que Dominique Albertini « n’a sa carte dans aucun parti ».
Il a dit
« Le Front National a une dynamique qui est propre, elle est soutenue de manière extrêmement forte par l’abstention et le nombre croissant de français qui veulent croire qu’en votant FN c’est encore croire en la politique », sur la chaine LCP, 2013.
« À l’origine du Front national, il y a deux sources principales. D’une part, le mouvement Ordre nouveau, qui regroupait surtout des jeunes. Leur idéologie restait assez vague, mais c’était des nationalistes radicaux, qui se plaçaient eux-mêmes en opposition à l’extrême-droite des générations précédentes – anciens collaborateurs, partisans de l’Algérie Française… perçus, en gros, comme des ringards », site L’Entente, 2014.
« Le Maréchal conserve sans doute quelques fidèles au Front National, mais cette tendance n’a clairement plus le vent en poupe. Son chant du cygne fut l’entrisme mené dans les années 2000 par des militants de l’Œuvre Française », site L’Entente, 2014.
« Jean-Marie Le Pen n’a jamais pu se dédouaner des accusations d’antisémitisme à son encontre, sans doute parce qu’il ne l’a jamais voulu. Il a au contraire entretenu ces soupçons, par goût de la provocation autant que par calcul politique », site L’Entente, 2014
« Le FN est un parti qui se veut ni de droite, ni de gauche. Reprendre des éléments lexicaux issus de la culture de gauche (république, laïcité…) est un moyen de donner corps à ce positionnement. Il permet aussi de semer le trouble chez l’adversaire, contester la “laïcité” s’avérant plus difficile que de condamner la stigmatisation des musulmans », site L’Entente, 2014.
« Après avoir été taxé de gauchisme par les élus Les Républicains, le FN amende sa ligne pour rassurer les milieux économiques en vue de la présidentielle », Libération, 2015.
En 2015, Dominique Albertini se rendra à la cérémonie des Bobards d’Or, à cette occasion dans l’article qu’il consacrera à cet événement il glissera un mot sur l’OJIM :
«“La bataille culturelle, c’est toujours un peu d’actualité”, sourit Claude Chollet. Cet ex-cadre du Grece — institution phare de la Nouvelle droite — a passé trente ans dans l’industrie pharmaceutique. En 2012, il a lancé l’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique (Ojim). D’allure très professionnelle, le site dissèque les médias et ceux qui les font à travers des enquêtes, des portraits et des infographies. Le ton se veut neutre, et c’est par petites touches que se dévoile son affiliation idéologique — Chollet revendiquant l’étiquette “populiste”. Comme Le Gallou, l’homme invoque des modèles de gauche dans sa lutte contre la “pensée unique” : le communiste italien Antonio Gramsci, l’écrivain britannique George Orwell. L’Ojim affiche pourtant une bienveillance toute particulière envers les idoles de la droite radicale — comme Éric Zemmour, qualifié de “brillant journaliste politique” incarnant “une certaine idée du journalisme à la française”, Libération, 2015.
« Si ses adversaires moquent sa carrure de videur, Vardon est un militant intelligent et chevronné. Officiellement, l’homme n’est plus membre du Bloc identitaire ; il y conserve néanmoins assez d’influence pour apparaître comme un dirigeant officieux du mouvement », Libération, 2015.
« Si les méthodes divergent, le Bloc identitaire et le FN se rejoignent ainsi sur le refus de l’immigration, de “l’islamisation”, et sur la critique du “mondialisme”», Libération, 2015.
Ils ont dit
« Un parti politique, structure technique, froide, informe, peut-il être le personnage d’un livre ? L’histoire du Front national “prouve que oui”. La formation politique fondée par Jean-Marie Le Pen, “un parti pas comme les autres”, possède des ressorts bien plus romanesques que ses concurrents. Et David Doucet et Dominique Albertini, les deux auteurs de cet ouvrage paru aux éditions Tallandier, ont magistralement su rendre 40 ans de vie publique en 343 pages haletantes. Leur exploit ? Rendre archi vivante l’histoire d’une organisation, sans que le rythme ne s’estompe, en ne se contentant pas de rédiger la biographie de Jean-Marie Le Pen, héros (littéraire) parmi les héros », Tugdual Denis, L’Express, 2014.
Sa nébuleuse
David Doucet. Tugdual Denis, journaliste au service politique de L’Express. Olivier Faye, journaliste au journal Le Monde en charge de l’extrême-droite. Luc Peillon, journaliste économique pour Libération. Laurent de Boissieu, journaliste politique à La Croix.
Illustration : capture d’écran vidéo BFMTV via Twitter